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Poussières interstellaires – 
les jeunes adultes, une planète à découvrir

Michel Nolin,


Bulletin EN MARCHE du diocèse de Gatineau, juin 2011

Depuis fort longtemps les astronomes du monde entier cherchent à mieux connaître et comprendre notre système solaire et même bien au-delà de celui-ci. Une façon de le faire est d’observer l’espace à l’aide de télescopes de plus en plus puissants qui les aident à mieux comprendre le cosmos.

Non satisfait de cette observation à distance, de nombreux pays ont décidé d’aller voir de plus près ce qui s’y passait. C’est ainsi que Youri Gagarine fut le premier homme à quitter l'atmosphère de la terre. Le 12 avril 1961, à bord de Vostok 1, Gagarine effectue le premier vol autour de la Terre en 1h48 mn. La décision d’envoyer une personne en orbite est motivée par le désir de mieux saisir et mieux connaître notre système solaire auquel nous appartenons. Les hommes et les femmes ressentent le besoin de mieux maîtriser leur environnement, et ceci en écho à la Parole : « Soyez féconds, dit-il, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la. » (Gn 1,27-28). Dieu appelle l’humanité à participer à l’œuvre de la création en prenant soin d’elle et en la transformant.

Des missions spatiales s’organisent. On les définit comme : « [un] projet comprenant l'envoi dans l'espace de sondes spatiales (habitées ou non). » Si le monde de l’astronomie trouve important d’aller à la rencontre du cosmos de façon concrète, comment ne pas en faire autant comme croyant ? De par notre baptême, nous sommes envoyés en mission : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples… » Mt 28,19. Quel est donc notre cosmos à nous ? Nos observatoires sont nos églises. Mais comment faire pour sortir de nos observatoires afin d’aller à la rencontre de notre cosmos ? Tout comme les missions spatiales qui portent divers noms selon les objectifs à atteindre tel que : Cluster, Galileo, Cassini, etc., il en va de même pour nos missions à nous, qui s’adressent à diverses personnes, divers groupes d’âges et diverses cultures qui sont autant d’étoiles au firmament du ciel. Il en est une qui se nomme « mission jeunes adultes ». Pour la mettre en œuvre, il nous faut sortir de nos observatoires et aller à la rencontre de cet espace sidéral. Nous risquons de faire d’étonnantes rencontres ! Les poussières interstellaires nous guideront vers ces étoiles qui se nomment jeunes adultes.

Poussières interstellaires : rêves, ambitions et besoins

Revêtons notre combinaison spatiale et allons explorer l’espace sidéral.

Les premières poussières interstellaires que nous rencontrons sont les rêves.

Comme nous tous, les jeunes adultes rêvent d’être utiles, uniques, de pouvoir contribuer de façon significative à la communauté humaine et aussi d’être heureux et heureuses. Ce désir de contribuer de façon singulière à notre monde exprime le désir de compter aux yeux des autres, que sans cette contribution la communauté ne serait pas la même, elle s’en trouverait appauvrie.

Nous souhaitons faire une différence. Nous aimerions croire que la contribution que chacun de nous apporte soit particulière, spéciale, voire irremplaçable. Nous nous résignons mal au fait que nous puissions n’être que des bras et des jambes susceptibles d’être remplacés par d’autres bras et d’autres jambes ou, pire par une machine. Nous avons un sentiment plus vif de notre utilité lorsque notre contribution porte notre empreinte, qu’elle reflète notre individualité. 

Les jeunes adultes peuvent parfois avoir l’impression d’être inutiles, incompris et exclus à cause de leur façon d’être, de leur langage souvent différent du nôtre. Il est important que les adultes plus âgés acceptent de reconnaître leur contribution unique et l’accueillent comme un don fait à la communauté tout entière.

La seconde poussière que nous rencontrons est celle de l’ambition.

Les jeunes adultes portent en eux l’ambition de se réaliser. Souvent ce que nous entendons, c’est que les jeunes sont individualistes. On parle aussi de responsabilités personnelles et de réalisation de soi. Les ambitions sont aussi de cet ordre. Notre société affectionne la réalisation personnelle par le travail. Cette même ambition personnelle qui donne aux jeunes adultes le goût de réussir leur vie peut aussi être mise au service de la communauté. Il faut se réjouir avec eux de leurs réalisations personnelles car cela aussi enrichit la communauté. Parmi ces jeunes adultes certains ont des parcours plus traditionnels tandis que d’autres bricolent eux-mêmes leur passages et se réalisent dans ce qu’ils sont; la réussite personnelle prend un autre sens pour eux. Ils empruntent différents chemins dans ce vaste espace sidéral.

Qu’attendons-nous de tous ces jeunes ? Avons-nous une idée précise de comment un jeune adulte doit réussir ? A-t-il le droit d’avoir de l’ambition, doit-il emprunter un certain chemin pour être reconnu dans la communauté ? Y-a-t-il une manière « acceptable » d’être ambitieux ? Attendons-nous de tous ces jeunes adultes qui nous succèdent dans nos communautés qu’ils se réalisent à travers nos critères, ou en faisant de grandes choses ?

La troisième poussière est celle des besoins.

En ce qui touche les besoins des jeunes, il est intéressant de nous référer à la pyramide de Maslow. On constate qu’il est facile de répondre aux besoins physiologiques mais qu’il est plus difficile de répondre aux quatre autres besoins, rassemblés ici en quatre catégories dont celle de l’appartenance. Comment dans un monde individualiste qui ne fait que brouiller tous les repères culturels, pouvons-nous, comme communauté, servir de point d’ancrage, de phare ?

Les jeunes attendent de nos communautés des réponses à leurs questions, à leur quête de sens. Les jeunes attentent de nous que nous les accompagnions dans leurs quêtes dans leurs besoins de reconnaissance, d’estime, d’appartenance et en bout ligne de réalisation d’eux-mêmes. Les jeunes adultes ont besoin d’être rassurés devant les angoisses existentielles qu’ils traversent. Les jeunes adultes ont besoin de ponts, d’adultes plus âgés qui peuvent les accompagner, les réconforter dans les traversées difficiles.

Ils ont besoin que les autres membres de la communauté apprécient la valeur de leur contribution au monde. Ils ont besoin de communautés aimantes, capables de percevoir leur unicité jusque dans leur essence.

En prenant le risque de sortir de nos observatoires, pour aller en mission dans l’espace sidéral, à la recherche de toutes ces poussières interstellaires, nous leur disons par nos gestes que nous acceptons simplement d’être là, de les aimer comme ils sont et de reconnaître qu’ils sont uniques et que la communauté sans eux n’est pas complète.

Bonne marche dans l’espace sidéral !

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