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Qu'est-ce qui est  "sacré pour..."  l'Évangile ?

Francine Robert 
Prêtre et pasteur, juin 2006, p. 322-329

On dit volontiers "ceci est sacré pour moi". Un objet, une date, un lieu ont valeur symbolique parce qu'ils nous relient à une expérience forte. On le dit aussi à propos d'idées ou de convictions intérieures qui inspirent notre agir. Déclarer "ceci est sacré pour moi" implique deux aspects. Une médiation, un lien, grâce à cet objet, entre moi et quelque chose d'important. Et aussi une mise à part, un statut particulier, séparé, reconnu à cet objet, cette idée. D'où un certain interdit posé à l'autre : je tiens beaucoup à ceci, c'est protégé, à garder intact, sans "toucher" ni altérer. Ces aspects du sacré, médiation et protection, viennent de l'univers religieux. Même dans une société mal à l'aise avec le sacré institutionnalisé, le fonctionnement sacralisant demeure.

On peut aussi entendre le mot sacré au sens plus spécifique de 'médiation vers une transcendance'. Quelle que soit cette transcendance, Dieu personnel, Univers, etc., on qualifie de sacré ce qui nous met en contact avec elle, ce qui nous fait ressentir sa présence, nous induit à la contempler et à s'en émerveiller. Ce paysage est sacré pour moi, cette musique, ce poème... Ici aussi on rejoint le religieux traditionnel : le sacré est l'ensemble des médiations entre le groupe croyant et son Dieu (ou ses Dieux). L'actuelle désaffection pour le religieux institué n'implique pas la disparition des expériences de la transcendance. Elle les rend seulement plus difficile à identifier.

L'Évangile dit-il "ceci est sacré pour moi" ? Au premier sens du mot, on pourrait répondre oui : Jésus pose la personne humaine comme réalité prioritaire, précieuse et inaltérable. Toute sa pratique en témoigne : ses actes de guérison, ses attitudes d'accueil et ses enseignements éthiques privilégient toujours la personne et sa capacité de relation à Dieu.

Pour le second sens du mot sacré on peut faire la même réponse. Bien que Jésus se retire parfois pour prier, ce besoin de solitude n'est pas associé à un lieu unique désigné comme médiation vers Dieu. Par contre Lc 10,21 offre un cas intéressant d'une telle médiation : À l'instant même, Jésus tressaillit de joie sous l'action de l'Esprit Saint et dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents, et de l'avoir révélé aux petits ! Ce qui a provoqué soudainement en Jésus cette conscience émerveillée de la présence active de Dieu, c'est le récit des soixante-dix envoyés en mission, réjouis devant l'efficacité libératrice de leur action : même les démons nous sont soumis en ton nom ! Le récit vécu d'expériences de salut éveille en Jésus l'émotion et la contemplation de Dieu. La libération des personnes est pour lui médiation vers la transcendance.

Donc c'est vite fait : le sacré selon l'Évangile serait la personne humaine. Mais une conclusion si vite amenée est suspecte. Elle convient trop bien à nos sensibilités contemporaines : les droits de la personne ne sont-ils pas devenus le nouveau sacré d'une société sécularisée ? Même si leur mise en oeuvre s'avère parfois complexe, nos efforts pour les maintenir dans un consensus social cohérent manifestent qu'ils jouissent du 'statut particulier' dévolu au sacré : si possible intouchables car lieu de médiation de notre identité collective, une réalité qui transcende l'individu. Cette convergence société–Évangile n'étonne pas vraiment dans l'Occident profondément marqué par l'humanisme chrétien. Mais comme on lit toujours l'Évangile à partir de là où on a les pieds, une lecture honnête réclame qu'on vérifie de plus près une conclusion aussi complice de nos sensibilités et de notre désir de les voir cautionnées par Jésus. Cela signifie parcourir un chemin très étranger, à première vue peu pertinent pour nous, puisqu'en monde biblique le religieux institué occupe tout le champ de la vie sociale. Jésus n'a pas contesté cet état de fait et n'a même jamais imaginé ce que serait une 'société sécularisée'. Il témoigne pourtant de certains déplacements inspirateurs sur les fonctionnements humains face au sacré.

Les mots pour le dire...

Où parle-t-on du sacré dans les Évangiles ? En seulement trois passages des traductions françaises, trois paroles de Jésus :
– Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré, ne jetez pas vos perles aux porcs (Mt 7,6).
– Vous dites : Qui dit à son père ou sa mère : Le secours que tu devais recevoir de moi est offrande sacrée... (Mt 15,5).
– Vous dites : 'Jurer par le sanctuaire ne compte pas ; mais qui jure par l'or du sanctuaire est tenu.' Insensés et aveugles ! quel est le plus digne, l'or ou le sanctuaire qui rend l'or sacré ? Vous dites : 'Jurer par l'autel ne compte pas ; mais qui jure par l'offrande sur l'autel est tenu.' Aveugles ! quel est donc le plus digne, l'offrande ou l'autel qui rend l'offrande sacrée ? (Mt 23,16ss).

Cette mince récolte ne fonctionne qu'en français. La cueillette des mots grecs pour 'sacré' dans les Évangiles renvoie toujours au culte du Temple, car le mot ieros et ses dérivés, vocabulaire propre au sacré, sont réservés au champ liturgique. Le Nouveau Testament les utilise abondamment dans ce sens, et toujours pour le judaïsme. Cette spécialisation du vocabulaire rend significatifs les rares autres usages qu'il en fait : sauf une fois, ces mots quittent toujours le champ liturgique vers la vie chrétienne elle-même, le quotidien, le séculier. Un cas connu : vous êtes un sacerdoce royal... (1Pi 2,5.9 ; cf. Ap 1,6 ; 5,10 ; 20,6). Le mot grec 'sacerdoce' est un dérivé de ieros. Le seul cas d'exception dans le NT concerne le Christ dans l'épître aux Hébreux, auquel nous reviendrons.

Deux autres usages de ieros nous orientent vers un autre vocabulaire : on traduit plus volontiers saintes Écritures que Écritures sacrées (2Tm 3,15 ; aussi en Ti 2,3 appliqué aux femmes âgées). Ce rapprochement entre 'sacré' et 'sainteté' nous est peu naturel, bien qu'il ait survécu dans notre expression "sacro-saint", un peu péjorative. Mais en monde biblique, sacré et sainteté sont presqu'équivalents. Dans les paroles de Jésus citées plus haut, où il parle de 'sacré', le texte grec utilise en fait le vocabulaire de la sainteté : agios et ses dérivés. Il dit en fait : On ne donne pas les choses saintes aux chiens ; le sanctuaire et l'autel sanctifient l'or et l'offrande.

En monde biblique, la sainteté est la caractéristique fondamentale de la divinité. Dieu est le seul Saint, et c'est le contact avec la sainteté de Dieu qui rend saint. Jésus partage cette façon de voir, selon la suite de Mt 23 : jurer par le sanctuaire, c'est jurer par lui et par Celui qui l'habite. Tout ce qui s'approche de Dieu est sanctifié (ou 'sacralisé') par cette proximité. Cette vision du sacré, typique de tout système religieux, est à la fois centrale et originale dans l'Ancien Testament.

Sacré ! Sacré ! Sacré ! le Dieu de l'univers !

Cette acclamation de la liturgie eucharistique vient d'Isaïe 6,3 (repris dans Ap 4,8). Le mot hébreu ici, qadash, se traduit aussi bien sacré que saint, comme plusieurs mots de la même racine.  Le livre d'Isaïe insiste fortement sur la sainteté de Dieu, qu'il nomme souvent "Le Saint", pour souligner sa transcendance et son altérité radicale : seul Dieu est saint et source de sacralité ! 

 L'originalité du judaïsme ancien est cette découverte d'un Dieu unique et transcendant, découverte qui a pour effet de désacraliser radicalement le monde. L'ordre de la nature devient une réalité séculière, profane. Il n'est plus le mode de présence de puissances divines qu'il faut craindre et satisfaire pour ne pas sombrer dans le chaos total. Même si Yahvé intervient encore sur la nature, on quitte finalement la sphère des religions naturelles et cycliques, au profit d'un Dieu personnel qui se donne à rencontrer dans les relations et l'histoire, i.e. dans la contingence, plutôt que dans un ordre sacré et immuable du monde. Contrairement au déterminisme, la contingence ouvre l'espace des décisions et de la liberté. Dans l'être humain créé à l'image de Dieu, "il y a une transcendance à l'égard des déterminismes de la nature. Il est capable de liberté, de responsabilité et donc, comme Dieu, il est capable d'amour et de justice." Pour Isaïe, l'injustice et l'oppression des faibles offensent la sainteté même de Dieu. Les prophètes rappellent constamment au peuple ce lien étroit entre la foi en Yahvé et l'éthique des relations, là où se construit l'histoire personnelle et communautaire.

Ces appels prophétiques font écho à la Torah : fondée sur l'Exode, libération d'un groupe d'esclaves, elle promeut une éthique de liberté et de solidarité. Bien sûr une bonne part de la Torah concerne le culte, lieu de relation proximale avec Dieu. La sainteté divine implique des exigences pour s'en rendre digne. Tout ce qui touche la liturgie, particulièrement dans le Lévitique, est habité par ce souci. Le système complexe de lois sur le pur et l'impur vient baliser le chemin qui permet de passer progressivement de la sphère du profane à celle du sacré, de Dieu. Ce processus de séparation et de 'mise à part', typique du sacré, se déploie de diverses manières dans toutes les religions organisées. Ici pourtant, le chemin du sacré inclue aussi l'éthique des relations. En Lv 19 par exemple, l'appel typique "Soyez saints (ou : soyez sacrés), car moi, Yahvé votre Dieu, je suis saint" se concrétise en consignes sur le respect des parents, le partage avec pauvres et étrangers, les interdictions de fraude, d'exploitation des salariés, de mépris des gens infirmes, de favoritisme et d'injustice, de haine et de vengeance. Puis on élargit à l'infini : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis Yahvé !" Pas étonnant, donc, que les critiques des prophètes contre la liturgie aillent dans le même sens : les actes qui font participer à la sacralité de Dieu (sa sainteté) sont pour Lui une offense s'ils ne reflètent pas un vécu relationnel conforme à cette sacralité. Ainsi, malgré nos a priori, les déplacements opérés par Jésus s'inscrivent en continuité avec le Premier Testament.

L'amour me plaît, non les sacrifices

Jésus cite deux fois cette phrase du prophète Osée (6,6 ; Mt 9,13 ; 12,7). Les scribes aussi la connaissent, et l'un d'eux la rattache même au plus grand commandement : "Il est unique et il n'y en a pas d'autre que lui, et l'aimer de tout son coeur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, cela vaut mieux que tous les holocaustes et les sacrifices." (Mc 12,32ss)

Entendant cela, Jésus déclare que ce spécialiste de la Torah est proche du Règne de Dieu. Quel déplacement Jésus apporte-t-il donc, qui vient troubler ces scribes honnêtes ? Globalement, Jésus ne condamne ni le culte ni la Torah, mais ses attitudes font ressortir une tension interne au système. La coexistence de deux territoires du sacré, soit les relations interpersonnelles et le culte avec son système de séparation sacré–profane, crée souvent des situations où l'un s'oppose à l'autre. Quand le sacré propre au culte implique de se détourner d'une personne, Jésus privilégie toujours le sacré éthique, comme en témoigne sa fréquentation des femmes, des malades et des pécheurs. Cette priorité apparaît dans sa question sur le sabbat : "Qu'est-ce qui est permis, faire le bien ou faire le mal ?" (Mc 3,4) En la formulant ainsi Jésus refuse d'opposer deux devoirs : respecter le sabbat OU aider le prochain. Mal faire, ici, serait ne pas guérir l'homme ; désobéir à l'exigence du sacré éthique serait désobéir au devoir sacré du sabbat. Il reconfigure ainsi les deux terrains du sacré en un seul : la solidarité avec l'autre devient le sacré englobant, la clé d'interprétation de toute loi de sainteté, incluant la liturgie. "Donc quand tu vas présenter ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; viens alors présenter ton offrande"  (Mt 5,23s). Jésus ne disqualifie pas le culte, ni l'autel ni l'offrande, mais il fonde leur sens de participation à la sainteté de Dieu dans la relation fraternelle.

D'où aussi les nombreuses infractions choquantes de Jésus au système pur–impur, qui éloigne des gens de la relation à Dieu et aux autres, au nom de la séparation sacré–profane. Comment maintenir cette séparation, d'ailleurs, quand la Torah inscrit la sainteté au coeur des relations quotidiennes, dans la vie profane ? On pourrait dire que la Torah crée elle-même le problème, ou mieux : elle inclue son antidote au légalisme, l'amour. Cet antidote proclamé par les prophètes et manifesté par les choix de Jésus. Ainsi, déclarer korban, "offrande sacrée", l'argent destiné à aider ses parents équivaut bien à annuler la Parole de Dieu (Mc 7,11ss). Pas seulement telle parole sur le respect dû aux parents, mais toute la Parole de Dieu, qui définit la sainteté par la solidarité avec l'autre en besoin. Le mot korban vient d'une racine hébraïque signifiant s'approcher. L'offrande liturgique est bien un acte sacré par lequel on s'approche de Dieu. Comment ce rapprochement aurait-il du sens s'il sert à justifier l'irresponsabilité face à nos proches ? Là encore Jésus refuse d'opposer deux devoirs, l'éthique et le cultuel. Manquer à la relation, c'est rater l'offrande à Dieu. S'éloigner des autres pour s'approcher de Dieu, c'est s'éloigner de Dieu. Se faire proche de l'autre, comme le Samaritain ou les 'bénis du Père' qui ont nourri l'affamé, c'est s'approcher de Dieu, même si on l'ignore (Lc 10,30 ; Mt 25,31ss). Cette primauté de l'amour, le judaïsme l'affirme déjà, comme le christianisme. Mais sa mise en oeuvre radicale par Jésus avait – a encore ? – quelque chose de choquant.

Emmanuel, Dieu-avec-nous

La Bonne Nouvelle va plus loin. Si le sacré déploie les moyens de s'approcher de Dieu, l'Évangile, lui, inverse le mouvement : Dieu s'approche de nous, habite parmi nous, devient l'un de nous. Jésus incarne en sa personne l'irruption du sacré dans le monde profane. En lui Dieu commet une effraction de la séparation, effraction symbolisée avec violence par la déchirure du voile fermant le Saint des Saints, justement, le sacré des sacrés. Or le moment de cette déchirure au coeur du sacré institutionnalisé, c'est la mort de Jésus, le moment de la plus grande solidarité de Dieu avec nous, jusque dans la fragilité, l'impuissance et la mort, qui sont notre destin naturel, mais pas le sien. Pour Dieu lui-même, la sainteté est donc bien l'éthique de la solidarité. C'est là la stupéfiante originalité de la foi chrétienne.

On peut relire dans ce sens les relations de Jésus. Puisque les lépreux et les Zachée qu'il croise ne peuvent s'approcher de Dieu, il s'approchera lui-même d'eux. Zachée ne s'y trompe pas, qui répond par la décision de se faire proche des pauvres et de ceux qu'il a fraudés (Lc 19,8). De même la pécheresse, qui s'approche plus de Jésus que le pharisien assis près de lui (Lc 7,36ss). Manger avec les pécheurs et parler théologie avec une samaritaine, c'est mettre en actes les paraboles de la brebis et de la pièces perdues : Dieu part lui-même à leur recherche puisqu'ils ne viennent pas à lui. (Lc 15)

L'Épître aux Hébreux va bien plus loin et relit avec audace les conséquences de l'Incarnation sur l'organisation du sacré, mais ce livre difficile déborde le cadre de cet article. Retenons qu'en présentant le Christ comme grand-prêtre et médiateur par excellence entre Dieu et nous, il fait de lui l'unique sacré. Nous pouvons désormais avancer avec pleine assurance (4,16) vers lui, qui est notre frère. Dans sa solidarité totale avec la détresse humaine, Jésus "a porté à une perfection insurpassable sa relation avec Dieu et sa relation avec les hommes, et a scellé l'une à l'autre ces deux relations au plus profond de son être." Ainsi, à rebours du système de séparation, l'économie chrétienne du salut est construite sur la communion : celle du Christ à nous et à Dieu. C'est bien la nouvelle alliance qu'annonçait le prophète Jérémie (31,31ss ; He 8,4ss). Et poursuivant dans la foulée du prophète Osée, l'auteur de l'Épître aux Hébreux supprime la séparation entre le culte et la vie : le sacrifice qui plaît à Dieu sera l'existence humaine transfigurée par la foi, l'espérance et l'amour. La communion à Dieu est la communion avec les autres (He 10,23s ; 12,28ss ; 13,15s). On rejoint là de nombreux passages des diverses épîtres, puisque toutes relient la sainteté (le sacré) et l'éthique des relations. 1Jn 4,8 les résume : Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est Amour.

Le "sacré pour l'Évangile" : la personne ?

À cette conclusion rapide du début, on peut encore dire oui. Mais le détour biblique incite à comprendre cette affirmation sur un horizon plus vaste et plus profond. Comment faisons-nous fonctionner ce sacré ? En tirons-nous un nouveau système qui recrée des catégories équivalentes au pur–impur, 'correct–pas correct', 'fréquentable–ostracisé' ? Aussi bien au plan social que religieux, la question de Jésus sur le Sabbat nous est constamment renvoyée et fait sauter toutes les balises : dans telle situation précise, ici et maintenant, qu'est-ce que 'faire le bien' ? La réponse sera toujours dans l'ordre de l'éthique des relations.

Sous un autre angle, si on poursuit dans la ligne de l'Évangile et de l'Épître aux Hébreux, la question même du "sacré pour l'Évangile" est-elle pertinente ? La séparation sacré–profane ne peut pas être simplement reconduite en déplaçant la frontière vers une autre zone. C'est finalement toute la vie, traversée par toutes les personnes possibles, qui devient le terrain du sacré et le lieu de la sainteté. Comment parlerait-on encore d'une nette séparation entre ce qui sacré et ce qui ne l'est pas ?

Enfin, si l'on revient aux sens actuels du mot 'sacré', l'aspect de 'statut particulier' et inaliénable que notre culture confère à la personne se voit certes confirmé par le détour biblique. Et va plus loin : le respect de l'autre dépasse l'abstention de lui nuire, vers la responsabilité et la solidarité active. Et l'aspect 'médiation' est transformé aussi. Comme société, les droits de la personne restent une médiation vers notre identité collective, mais l'Évangile va plus loin : chaque personne est pour nous une médiation vers Dieu, un chemin de transcendance. C'est donc à un regard différent sur l'autre que nous sommes conviés. Quel regard ? Ceci me suggère une image un peu saugrenue : peut-on s'imaginer Dieu disant, à propos de chacun de nous et des autres : "ceci est sacré pour moi"... ?

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